Une étude menée en 2015 par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) confirme qu’une hausse substantielle du salaire minimum est nécessaire pour mener une vie décente au Québec. Pour sa part, le gouvernement québécois ne propose qu’une augmentation de 20 cents, faisant monter le salaire minimum à 10,75 $ à partir de mai 2016. « C’est loin d’être suffisant ! » selon Jasmin de la Calzada, de l’Organisation des femmes philippines du Québec, PINAY.
Toujours selon l’IRIS, plus de 850 000 personnes vivent dans la pauvreté au Québec. « Même un emploi à temps plein ne garantit pas une sortie de la pauvreté étant donné l’accroissement des emplois faiblement rémunérés », soutient Viviana Medina, organisatrice pour le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI).
Au Canada, le revenu annuel moyen des 100 PDG les plus riches a atteint 8 958 650 $ en 2014, estime le Centre canadien de politiques alternatives. De 1986 à 2009, le revenu moyen du 0,1 % des Canadiens les plus riches a augmenté de 135 %, tandis que le revenu moyen des 90 % les moins riches n’a augmenté que de 8 %. La hausse du salaire minimum à 15 $ contribuerait à diminuer les inégalités et améliorerait la situation des travailleuses et des travailleurs au salaire minimum ou l’avoisinant, ce qui représentent plus de 450 000 personnes au Québec, selon l’Institut de la statistique du Québec.
La campagne pour la hausse du salaire minimum à 15 $ vise à améliorer les normes du travail par la voie d’une mobilisation populaire. « Une hausse du salaire minimum ne règle pas à elle seule tous les problèmes, mais c’est un bon début ! », explique Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN). Madame Daigneault ajoute qu’une telle revendication donne tout son sens au mot solidarité puisqu’elle permet de lutter en faveur des personnes les plus précaires. Pour le Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses (SITT-IWW), « la garantie d’un nombre d’heures de travail convenable, une application renforcée des normes du travail ainsi que des conditions de travail équitables et justes sont des revendications légitimes. »
Groupes participants
15 plus, 15 & Fairness McGill, Alternative Socialiste, Associations d’organisations communautaires pour la réforme maintenant-section Montréal (ACORN), Association des travailleuses et travailleurs de l’agence de placement (ATTAP), Association des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires (ATTET), Association étudiante de l’École des affaires publiques et communautaires de l’Université Concordia (AÉÉAPC), Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI), Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM–CSN), ÉtudiantEs socialistes de l’UQAM (ES-UQAM), Ex travailleuses et travailleurs de la Sérigraphie Richford, Front de défense des non-syndiquéEs (FDNS), Ligue communiste, MexicainEs unis pour la régularisation (MUR), PINAY (Organisation des femmes philippines du Québec), POPIR-Comité logement, Québec solidaire, Syndicat des employés du Vieux-Port de Montréal (AFPC), Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses (SITT-IWW).